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Le retour d'expérience du mois

L’ORÉAL : En quoi le Low-Code / No-Code est-il vraiment stratégique ?

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Grâce au Low-code / No-code, une grande entreprise engage ses collaborateurs à devenir des développeurs, même si ce n’est pas leur métier !
Carole VIAL, Responsable mondiale du CoE Low-Code / No-Code nous explique comment l’OREAL a réussi ce pari.
 

En quoi le Low-Code / No-Code est-il vraiment stratégique pour L’ORÉAL ?  

C’est en 2018 que L’ORÉAL a annoncé son ambition de devenir le champion de la Beauty Tech, c’est-à-dire de créer la beauté du futur en s’appuyant notamment sur les nouvelles technologies. Chacun, à tous les niveaux de l’entreprise, est partie prenante de cette transformation. Avec le développement des outils Low-Code / No-Code, le top management a rapidement identifié une opportunité de donner aux employés de nouvelles possibilités de contribuer à l’ambition Beauty Tech, que ce soit en développant des applications simples, ou en automatisant des process du quotidien, sans avoir à rédiger une ligne code. C’est ainsi que notre stratégie Low-Code / No-Code a été lancée en 2021 avec la création du CoE au sein de la Tech Factory du Groupe.
Le Comex sponsorise cette ambition Low-Code / No-Code, avec l’objectif à horizon 2025 que 20% de nos applications métier soient développées en Low-Code / No-Code.


Comment gérez-vous la frontière entre développeurs de métier et les Citizen Développeurs ?

Pour faire simple, les Citizen Développeurs vont plutôt développer des applications simples (collecte ou partage d’informations au sein de leurs équipes, automatisation de tâches récurrentes) et travailler sur des business process simples (contrôles de cohérence sur des données, automatisation de sauvegardes de documents, process de validation simples). Lors de la création de sa première application, un Citizen Dev reçoit les règles d’usage L’ORÉAL, les bonnes pratiques, et les liens vers les différents dispositifs d’accompagnement.

De leur côté, les Professionnal Developpers (ProDev) sont de profil IT et seront plutôt focalisés sur les applications business de l’entreprise. L’objectif de 20% porte sur ces applications qui traitent de processus ou de structures de données plus complexes, avec des interfaces avec le SI de L’ORÉAL, des connecteurs avancés, des bases de données plus complètes, et une portée potentiellement internationale.   
Nous avons fixé à 10 le nombre maximum d’utilisateurs pour une application Citizen Dev. Si une application Citizen Dev suscite un intérêt pour une population plus large, alors l’équipe du CoE Low-Code / No-Code que je manage, ou l’un des 6 Centres de Delivery répartis dans le monde, va regarder de plus près ce qui a été développé par le Citizen Dev, valider le design de la solution, estimer s’il faut passer sur une architecture un peu plus avancée. Dans ce cas, l’application va basculer vers des ProDev, le Citizen Dev est accompagné pour un passage à l’échelle de sa solution, avec tout le dispositif architectural et sécuritaire d’une application L’ORÉAL.


Quels premiers enseignements tirez-vous après un an d’expérimentation ?

L’adoption de la démarche Low-Code / No-Code a été rapide, dans les populations Citizen Dev et ProDev. Aujourd’hui, lorsque les métiers souhaitent développer une application, mais ont du mal à définir leurs besoins, il n’est pas rare de réaliser une maquette rapide en Low-Code / No-Code que l’on peut travailler avec les métiers en mode rapid prototyping. On peut livrer rapidement des MVP et itérer avec eux à moindre coût grâce au Low-Code / No-Code.
Au quotidien, ce qui est clé et nous demande rigueur et agilité, c’est de trouver le bon équilibre entre un cadre « corporate » de gouvernance, des process à respecter, des exigences de sécurité, de data privacy, et l’ambition de laisser la main aux employés et aux business en termes de créativité.
Et si l’on décidait de mettre en place un processus de validation des cas d’usage et du design un peu trop lourd avec des dizaines de comités et de parties prenantes, nous ne tiendrions pas la promesse de simplicité du Low-code / No-code. C’est pourquoi nous avons adapté notre cadre de gouvernance aux spécificités du Low-code / No-code, et nous continuons à l’améliorer au quotidien.


Quelle organisation avec-vous mise en place ?

Mon équipe « Center of Excellence Low-Code / No-Code » a été mise en place fin 2021 et compte aujourd’hui une douzaine de personnes. Nous nous positionnons au sein de l’IT Corporate en transverse sur le Groupe, au sein de la Tech Factory qui a été créée pour accompagner l’ambition Beauty Tech de L’ORÉAL sur différentes plateformes (Low-Code/No-Code, IoT, DevOps, Testing, Mobile, etc). Sur le périmètre Low-Code / No-Code, notre première mission a été de poser le cadre de gouvernance, l’organisation et de choisir pour le Groupe les plateformes conformes à nos exigences, de les administrer, de s’assurer que le cadre de gouvernance est bien appliqué partout dans le monde. Autour de notre CoE, nous avons constitué une organisation mondiale avec 6 centres de delivery Low-Code / No-Code répartis par zone géographique et par domaine métier.


Quelles plateformes utilisez-vous ?

Nous avons sélectionné 3 plateformes cloud, en lien avec notre cadre de travail et notre volonté stratégique de ne pas être dépendant d’un seul éditeur :
La première plateforme choisie a été la Power Platform de Microsoft, qui s’intégrait parfaitement aux environnements Office 365 de nos utilisateurs. Puis nous avons ajouté Google Appsheet, qui se marie bien avec notre système de gestion des données sur GCP, et qui propose une bonne approche No-code pour les Citizen Dev. Plus récemment, nous avons également décidé d’utiliser les capacités Low-code / No-Code de ServiceNow.


Aujourd’hui quel est le bilan ?

Fin 2022, nous avions plus de 700 applications actives avec plus de 500 Application Makers actifs qui ont développé ou qui développent régulièrement des solutions. Les Application Makers sont constitués pour 75% de Citizen Dev.
Nous avons également rencontré beaucoup de succès sur l’automatisation des process avec Power Automate de Microsoft, avec plus de 1.200 personnes qui ont développé plus de 12.000 flows actifs.  L’année 2023 sera une année d’accélération de la démarche Low-Code / No-Code avec l’objectif d’élargir notre nombre de Citizen Dev, afin d’atteindre en 2025 l’objectif des 20% d’applications business développées en Low-Code / No-Code.