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Femmes de « Tech »

Véronique Bardet, Pierre Fabre
par David Abiker

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Véronique Bardet est directrice de la Cybersécurité au sein du laboratoire Pierre Fabre. Ça tombe assez bien puisque cette fille de prof de maths aime l’imprévu et la montée d’adrénaline qui accompagne les incidents informatiques.

Pour commencer, pourriez-vous nous dire ce que vous faites chez Pierre Fabre ?
Je suis directrice de la Cyber Sécurité du groupe, cela signifie que je travaille au quotidien avec l’industrie, la recherche ou le marketing des laboratoires Pierre Fabre pour qu’ils mettent en place les bonnes mesures de protection face aux risques d’attaque Cyber.

Que change la notion de sécurité quand on travaille pour un labo, la sécurité est-elle un enjeu différent ?
Les laboratoires pharmaceutiques sont déjà très sensibles notamment à la confidentialité des données patients. Pour autant la menace d'attaque Cyber est une enjeu croissant pour lequel les mesures et les projets à mettre en place sont les mêmes que dans toutes les autres compagnies, un enjeu finalement commun à toutes les entreprises.

La cybersécurité est devenu un combat quotidien pour le pays, mais également pour ses entreprises, pensez-vous que tous les salariés en sont tous bien conscients ?
La prise de conscience des salariés est réelle, d'autant que le groupe Pierre Fabre a subi une attaque d'ampleur en 2021, au demeurant l'évolution de la menace, attaque par QR code par exemple nécessite une acculturation permanente que nous nous efforçons de rendre ludique et pertinente.

Quand se révèle votre goût de l’informatique et pourquoi ?
J'ai commencé ma carrière dans la banque et ma première mission en tant qu'informaticienne était de gérer le bon fonctionnement des distributeurs bancaires ou de la banque en ligne en 24/7. Ce qui m'a fait vibrer dès le départ c'est l'adrénaline lorsqu'il y a un dysfonctionnement et qu'il faut rétablir au plus vite le service pour le client, j’ai trouvé dans l’informatique le plaisir de l’imprévu au quotidien. Trouver la cause racine de l'incident est complexe et grisant, et la résolution du problème amène beaucoup de satisfaction

Quelqu’un a-t-il joué un rôle dans votre choix, jeune fille, d’aller vers l’informatique ?
Mon père professeur de mathématiques a démarré l'informatique à ses tous débuts, et lorsqu'il voyait mon peu d'appétence pour la programmation ou l'algoryhtmie, il n'aurait pas imaginé que j'en fasse un jour mon métier. Alors est-ce par volonté de le faire mentir et de lui prouver que j'en étais capable ou parce que j'ai compris tout l'apport de l'informatique dans la vie de tous les jours, que je me suis lancée ? Cela reste un mystère.

Quelles études avez-vous entreprises ?
J'ai emprunté la voie royale de la classe prépa puis de l'école d'ingénieur CY tech, au départ plus par plaisir de manipuler de la statistique et de la donnée. J'ai obtenu mon diplôme d'ingénieur en mathématiques de la décision.

Avez-vous souffert d’être une femme durant votre carrière dans ce secteur plutôt masculin ?
Jamais je n'ai souffert d'être une femme dans ce milieu, que ce soit en école d'ingénieur où nous n'étions qu'une dizaine sur plus de cent ou par la suite dans mes missions à la banque ou en sécurité. J'aime beaucoup le côté très direct des hommes, et s'il est arrivé que certains puissent me vexer, j'ai toujours pris de suite le parti pris d'aller en discuter directement avec, pour marquer les limites et cela fonctionne encore aujourd'hui.

Que pouvez-vous dire aux jeunes femmes qui n’osent pas les études puis les carrières de l’informatique ?
Les carrières de l'informatique sont très variées, et les capacités d'oganisation et de planification souvent très développées chez les femmes correspondent particulièrement aux besoins de ces métiers. Ces atouts dont nous disposons, nous donnent rapidement de la légitimité en tant que femme et ainsi beaucoup de plaisir dans le travail et de réussite. 

Qu’est-ce qui vous empêche de dormir parfois, dans votre job ?
Le digital et l'informatique sont partout dans le fonctionnement de l'entreprise et du laboratoire. Savoir que si on a une attaque, on peut bloquer tout le fonctionnement de l'entreprise, de la fabrication des produits à la vente est parfois oppressant. Mais le risque zero n'existe pas et la solidarité est très forte et efficace quand il y a un vrai dysfonctionnement, cela rassure dans la vie de tous les jours.

Qu’est-ce qui vous donne envie de ne pas faire de télétravail et d’aller au bureau ?
Comprendre les métiers du groupe, savoir les accompagner dans plus de protection tout en ne mettant pas trop de contraintes, c’est l’enjeu premier de la sécurité. Et pour cela, il n’y a que le contact au quotidien avec tous les acteurs des laboratoires, qui permette de proposer des solutions adaptées. Au-delà de tout cela, j’ai toujours préféré discuté avec mes collègues qu’avec mon PC. C’est bien cela qui m’amène à aller au bureau avec grand plaisir.