Femmes de Tech
Béatrice Leistenschneider, Head of Digital Solutions - Givaudanpar David Abiker
Retour
Béatrice Leistenschneider travaille pour une des plus grands producteurs d’arômes et de parfum, d’une certaine façon sa double formation en management et biotechnologies la prédisposait à rejoindre cet univers, de là à diriger les équipes Digital Product de Givaudan, il n’y avait qu’un pas que cette bâtisseuse de ponts et de projets a franchi avec bonheur.
Cette année, mon équipe et moi avons pour mission de clôturer un cycle stratégique de transformation tout en préparant activement le suivant. Cela implique la mise en place de nouveaux outils, l’amélioration continue de ceux existants, et surtout la co-construction de la stratégie digitale 2025–2030 en lien étroit avec nos partenaires métiers. Notre impact est concret : plus de 5000 utilisateurs concernés, des millions d’interactions facilitant la création, la vente ou la production. C’est un travail de fond, passionnant, exigeant, et profondément humain.
J’ai suivi une formation d’ingénieur à l’ESIEE Paris avec un double diplôme en biotechnologies et management. Cette formation m’a donné les bases scientifiques, stratégiques et humaines nécessaires pour naviguer dans des environnements complexes et internationaux. C’est aussi là que j’ai appris à combiner rigueur analytique et créativité – une compétence clé dans la tech. J'en suis sortie en 2001.
● répondre de façon plus personnalisée aux attentes des clients ;
● optimiser nos processus de production ;
● accélérer l’innovation moléculaire.
Mon équipe développe ces outils au plus près des besoins métiers, en s’assurant qu’ils soient utiles, utilisés et porteurs de valeur. Il ne s’agit pas de remplacer les gens mais plutôt de leur fournir les outils qui les aideront à devenir meilleur ou répondre à l'accélération des demandes tout en restant créatif et efficient.
Pouvez-vous nous mettre au parfum quant à vos fonctions chez Givaudan ?
Je suis responsable des équipes Digital Product chez Givaudan, leader mondial des parfums et arômes. Mon rôle consiste à piloter le développement des outils digitaux qui accompagnent nos experts dans leurs missions : marketing, vente, création de parfums et d’arômes, recherche d’ingrédients innovants, suivi des tendances, conformité réglementaire. Ces outils sont au cœur de notre transformation digitale et contribuent à offrir une expérience client et employé de grande qualité. Ce qui rend mon parcours unique, c’est la richesse des missions que j’ai pu mener depuis plus de 20 ans dans le groupe, à travers plusieurs continents : Europe, Asie, Amérique du Nord. Cette opportunité de voyager m’a permis d’embrasser une vision globale de l’innovation au service de Givaudan.
Quels sont vos objectifs de l’année ?
Cette année, mon équipe et moi avons pour mission de clôturer un cycle stratégique de transformation tout en préparant activement le suivant. Cela implique la mise en place de nouveaux outils, l’amélioration continue de ceux existants, et surtout la co-construction de la stratégie digitale 2025–2030 en lien étroit avec nos partenaires métiers. Notre impact est concret : plus de 5000 utilisateurs concernés, des millions d’interactions facilitant la création, la vente ou la production. C’est un travail de fond, passionnant, exigeant, et profondément humain.Comment avez-vous décidé d’embrasser une carrière dans la technologie ?
En sortant de l’ESIEE Paris avec une double spécialisation en biotechnologies et management, j’étais à la croisée de deux mondes : la science et le pilotage stratégique. Très vite, j’ai eu l’opportunité de rejoindre les équipes IT de Givaudan. Ce rôle transverse entre les métiers créatifs du parfum et la technologie m’a tout de suite passionnée. J’ai compris que la tech pouvait être un levier extraordinaire pour amplifier la créativité, fluidifier la collaboration et transformer une entreprise de manière durable.Vous rappelez-vous de ce qui vous a influencée ?
Depuis toujours, je suis curieuse de comprendre comment les choses fonctionnent, surtout quand il s’agit de technologie. J’aime connecter les gens, résoudre des problèmes, construire des ponts entre idées et actions. C’est cette combinaison entre innovation, relation humaine et impact concret qui m’a attirée – et qui continue de me nourrir chaque jour.
Quel a été votre cursus ?
J’ai suivi une formation d’ingénieur à l’ESIEE Paris avec un double diplôme en biotechnologies et management. Cette formation m’a donné les bases scientifiques, stratégiques et humaines nécessaires pour naviguer dans des environnements complexes et internationaux. C’est aussi là que j’ai appris à combiner rigueur analytique et créativité – une compétence clé dans la tech. J'en suis sortie en 2001.Givaudan est un groupe mondial en matière de parfum et d’arômes, quels rôles y jouent les technologies ?
La technologie est un pilier fondamental chez Givaudan. Elle soutient l’ensemble de notre chaîne de valeur : de la recherche de nouvelles molécules à la création de parfums assistée par IA, en passant par l’automatisation de nos usines. Elle nous permet de créer plus vite, mieux, de manière plus durable. Elle est aussi un catalyseur d’innovation : nos outils digitaux aident nos créateurs à repousser les limites de l’imaginaire, tout en assurant qualité, conformité et traçabilité à chaque étape.Quelles applications de l’IA dans votre secteur ? Et comment vous appropriez-vous le sujet chez Givaudan ?
L’IA joue un rôle croissant dans notre métier. Grâce aux données que nous collectons depuis des années – sur les préférences des consommateurs, les tendances du marché, les formules existantes – nous sommes capables de créer des algorithmes intelligents qui aident nos équipes à :
● concevoir de nouveaux parfums ou arômes plus rapidement ;● répondre de façon plus personnalisée aux attentes des clients ;
● optimiser nos processus de production ;
● accélérer l’innovation moléculaire.
Mon équipe développe ces outils au plus près des besoins métiers, en s’assurant qu’ils soient utiles, utilisés et porteurs de valeur. Il ne s’agit pas de remplacer les gens mais plutôt de leur fournir les outils qui les aideront à devenir meilleur ou répondre à l'accélération des demandes tout en restant créatif et efficient.
Nos ordinateurs pourront-ils un jour émettre des parfums comme ils émettent du son et de l’image ?
C’est une perspective fascinante ! Aujourd’hui, des startups s’aventurent déjà sur ce terrain : plusieurs entreprises innovantes explorent aujourd’hui des technologies permettant aux ordinateurs de diffuser ou détecter des parfums, qu’il s’agisse de dispositifs olfactifs intégrés à la réalité virtuelle, de capteurs biologiques inspirés du cerveau humain, ou encore d’algorithmes d’intelligence artificielle capables de modéliser et générer de nouvelles senteurs à partir de données moléculaires. Mais je crois que le parfum, tout comme le goût, est profondément sensoriel et humain. Il nécessite une matérialité, une émotion directe. La technologie peut enrichir l’expérience, mais ne remplacera pas la magie d’un vrai parfum porté sur la peau ou d’un bon plat avec des épices et des saveurs, une texture particulière.Quels conseils donneriez-vous aux jeunes filles qui n’osent pas les carrières de la tech ?
Je leur dirais d’oser. La tech n’est pas un univers réservé à une élite ou à un profil unique. Elle est multiple, vivante, et a besoin de diversité. Il y a mille façons de faire carrière dans la tech : en data, design, développement, cybersécurité, IA, gestion de projet… Et surtout, il ne faut pas croire qu’il faut tout savoir avant de se lancer. La curiosité, l’envie d’apprendre et la confiance en soi sont des alliés bien plus puissants que n’importe quel diplôme. Chez Givaudan, nous avons des femmes talentueuses dans toutes les équipes IT. Elles sont développeuses, cheffes de produit, analystes, spécialistes IA. Leur diversité fait notre force.Quel est le parfum ou l’odeur que vous adorez ?
Celui qui vous donne mal au cœur ? Pour moi, les odeurs sont des souvenirs en flacon. J’ai une tendresse particulière pour les notes fraîches et légères : la lavande, le citron, les eaux de cologne. Elles me rappellent des moments simples et heureux. À l’inverse, les parfums trop capiteux à base de rose ou de muguet ont tendance à me déplaire – peut-être parce qu’ils évoquent des souvenirs moins joyeux ou une esthétique qui ne me ressemble pas.Autres articles sur le même thème
Femmes de Tech
Julie Barbier, Directrice Infrastructure & Cloud Operations chez Berger Levrault
Mag #23
Lire l'article
Femmes de Tech
Vanessa Soulié, DSI de Radio France et Présidente de l'association Les Singulières
par David Abiker
par David Abiker
Mag #22
Lire l'article
