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Femmes de « Tech »

Hélène SEROUR, Chief Data Officer Direction des Risques, PRO BTP
par David Abiker

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Hélène SEROUR est Chief Data Officer à la Direction des Risques au sein du groupe de protection sociale PRO BTP. Elle n’était pas fan d’informatique au lycée en revanche elle aimait les maths. Elle a compté… son job dans la Data aujourd’hui revient à manipuler l’équivalent des données contenues dans 420 millions de chansons… L’occasion de jongler en toute sécurité avec l’information contenue dans les systèmes.
 

Chief Data Officer, c’est un métier qui n’existait pas il y a 25 ans, en quoi consiste ce job ?

Le rôle de CDO qui existe depuis les années 2000 était à l'époque plutôt confidentiel. Il a pris de l’ampleur très récemment grâce à la prise de conscience au sein des entreprises de l'importance de la dimension data.
La nomination d'un CDO n'est pas une obligation légale à proprement parler. Pour autant, l'ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution du secteur de la banque et de l’assurance) la préconise fortement.
Au sein du groupe PRO BTP, cette nomination par le Directeur Général permet d'ancrer le rôle, fixer les attendus et assurer la légitimité des missions.
Le CDO de PRO BTP est responsable de l’élaboration d’une stratégie de la donnée alignée sur la stratégie du groupe, et de son application. Il est garant du respect des enjeux de gouvernance et de qualité des données par l’ensemble des directions du groupe.
 

En quoi les datas sont-elles stratégiques dans un groupe de protection sociale comme le vôtre ?

Pour PRO BTP, groupe de protection sociale à gouvernance paritaire centré sur le secteur du BTP et des professionnels de la construction le patrimoine data est très important.

Réduit à sa plus simple expression, le métier de PRO BTP consiste à collecter, traiter, stocker, utiliser l'information. 

Voici quelques chiffres clés pour donner une perspective. Nous avons, pour PRO BTP et les partenaires, plus de 2000 téraoctets de données. Si l’on voulait transposer cette quantité à un domaine de la vie quotidienne, cela équivaudrait à environ 420 millions de chansons. Ces données sont utilisées par plus de 5000 collaborateurs et couvrent un portefeuille de plus de 3 millions de personnes en santé, 1,5 million de personnes en prévoyance, ainsi que 200 000 entreprises cotisantes. Bien que je ne puisse pas vous fournir tous les chiffres relatifs à ces données, leur volume justifie une organisation centralisée.
 
Au-delà de l'aspect quantitatif, c'est l'aspect qualitatif qui permet de valoriser le patrimoine data.
Du fait de la diversité des données liées à nos activités - prévoyance, santé, retraite, épargne, assurance, action sociale, vacances - et de leur sensibilité par leur caractère personnel, ou confidentiel, la maitrise de ce patrimoine est une priorité pour PRO BTP et ses partenaires.
C'est un bien précieux qu'il convient de sécuriser et qui offre de multiples opportunités pour améliorer notre performance au service de nos clients.
 

L’informatique vous attirait-il quand vous étiez au lycée ?

Je n’étais pas forcément attirée par l’informatique, mais indéniablement par les matières scientifiques en général et les mathématiques en particulier. J’ai toujours aimé les maths, la logique, l’esprit de synthèse et d’analyse...


Qu’est-ce qui vous a amené à vous diriger vers des études scientifiques ?


Cela s’est fait un peu par hasard. Mon professeur de maths en terminale m’a conseillé de faire une classe préparatoire scientifique, ce qui m’a permis d’intégrer une école d’ingénieur. J’ai beaucoup aimé cette période, le plaisir d ‘apprendre, le goût du challenge.
 

Que diriez-vous aux jeunes femmes qui hésitent à s’engager dans des carrières scientifiques ou informatiques ? 

En général elles y renoncent alors qu’elles n’ont pas moins de capacités que les garçons.
Que ce soit une carrière scientifique ou une autre, l’important c’est de choisir son métier ou sa mission pour les bonnes raisons. Il faut vraiment aimer ce que l’on fait, se demander ce que cela nous apporte, ce que l’on apprend. Cela demande un investissement personnel tellement important qu’il n’est pas possible d’aboutir sans réel intérêt et sans vraie motivation. Qu’on soit une fille ou un garçon d’ailleurs, ce qui compte c’est la ténacité.
 

Qu’est-ce qui peut motiver une jeune fille de 16-17 ans à l’idée de s’engager dans des études d’informatiques ?

Il faut une appétence au sujet, une curiosité intellectuelle, l’envie d’apprendre et de découvrir. Il faut aussi oser, ne pas être paralysé par la peur de l’échec. Les métiers de l’informatique contribuent fortement à relever les défis sociétaux et environnementaux de demain et étrangement ce sont des métiers en tension. Alors il ne faut plus hésiter. L’avenir du numérique et des nouvelles technologies doit se construire ensemble en incluant tout le monde.
 

Qui a joué un rôle déterminant dans votre choix d’aller vers l’informatique ?

J’ai commencé à travailler dans l’informatique plutôt par opportunité professionnelle. Mais cela m’a beaucoup apporté pour la suite de ma carrière. Les métiers de l’informatique apportent une transversalité qui favorise l’évolutivité et ce sont des métiers d’avenir. La vision des métiers de l’informatique est très restrictive, cela va au-delà du « code », les sujets sont très variés et évoluent sans cesse. Et puis le fait de contribuer à des projets stratégiques permet d’appréhender les enjeux d’une entreprise.
 

Avez-vous rencontré des obstacles ou une forme de machisme dans votre parcours ?

Il y a encore des axes d’amélioration sur l’équité, des reconnaissances parfois différées, mais depuis que j’ai commencé à travailler, j’ai constaté une évolution significative dans les mentalités et une meilleure représentation des femmes dans des postes scientifiques et de management.
Et puis des initiatives telles que celles du CRiP portées par Sylvie Roche pour mettre en avant les femmes de la tech contribuent à améliorer encore les choses.


Qu’est-ce qui vous amuse ou vous donne envie de vous lever le matin dans ce nouveau métier ?

J’ai fait une grande partie de ma carrière chez PRO BTP qui par la diversité de ces activités m’a permis de changer régulièrement de métier/de missions tout en travaillant pour un groupe innovant avec une mission sociale marquée.
J’aime avant tout apprendre, changer, me challenger sur des nouvelles missions, construire évoluer…C’est ça qui m’anime.
La mission de CDO est à la croisée des chemins entre l’IT et le métier. Ces sont des missions très transverses qui donnent l’occasion de collaborer avec toutes les parties prenantes du groupe. Il s’agit d’accompagner, d’échanger, d’illustrer, d’identifier des synergies possibles
Par ailleurs, j'ai la chance d'avoir une équipe avec des compétences complémentaires, motivée par la certitude que ce qu’on va mettre en place va beaucoup apporter au groupe.