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Interview de Cyril Fakiri, Solutions Sales Leader Enterprise Systems

Tendances en matière d’infrastructure serveurs et stockage chez Lenovo

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Après avoir passé 21 ans chez IBM dans des postes d’ingénieur technico-commercial puis de Technical Sales Manager, Cyril Fakiri rejoint Lenovo France en 2015, avec la responsabilité de Solutions Sales Leader Enterprise Systems. Cyril évoque avec nous les tendances du moment en matière d’infrastructure serveurs et stockage.

Cyril, quelles sont les origines des serveurs et du stockage Lenovo ?
Pour mémoire, l’offre de serveurs Lenovo remonte au rachat de la Division Serveurs x86 d’IBM par Lenovo fin 2014. Depuis une dizaine d’années nous avons développé l’offre pour couvrir tous les cas d’usage, depuis le petit serveur Edge jusqu’aux supercalculateurs parmi les plus puissants du monde.

En ce qui concerne le stockage, une grande partie de notre activité repose sur nos solutions d’hyper-convergence. Sur les baies de stockage traditionnelles, nous avons noué un partenariat avec NetApp. Nous fabriquons nos baies de stockage sur la base de baies d’origine NetApp, en utilisant leurs contrôleurs et la partie software. Et pour le reste nous utilisons nos propres composants. Un secret bien gardé ? Lenovo est le n°1 des ventes de stockage traditionnel sur les configurations de moins de 25k$, selon IDC.

À ce sujet, je rappelle que Lenovo dispose de plus de 30 usines de production réparties dans le monde opérées par des employés Lenovo, y compris en Europe, dans lesquelles sont fabriqués serveurs et solutions de stockage.

Quelles sont les tendances en matière de stockage ?
Depuis une dizaine d’années, la révolution dans le stockage a été engagée avec des solutions d’’hyperconvergence. Le succès commercial de ces offres auprès des clients tient à leur simplicité d’utilisation et à leur facilité de montée à l’échelle des infrastructures par ajout de nœuds au fur et à mesure des besoins. Sur ce marché, notre force s’appuie sur les partenariats que nous avons noués depuis près de 10 ans avec les leaders du Software-Defined que sont Microsoft, Nutanix ou VMware. Nous proposons des configurations certifiées, prêtes à l’emploi, qui simplifient grandement la mise en œuvre de l’hyperconvergence chez nos clients.

Ce que nous observons chez nos clients depuis quelques années, c’est un mouvement de réinternalisation partielle qu’opèrent certains d’entre eux, pour qui les économies d’échelle promises par le cloud n’ont pas été tenues. Les solutions d’hyperconvergence leur apportent le même atout d’agilité que le cloud, avec des coûts bien plus maîtrisés, et avec une facilité d’administration liées au Software-Defined Storage. Ces solutions leurs permettent de redéployer leurs applications plus facilement et de les hybrider dans un SI multi-cloud.    

Dans un monde x86, l’offre de serveurs se banalise-t-elle ? 
Il est vrai que les serveurs x86 se sont imposés sur le marché, et on pourrait penser que ce marché devient un marché de commodité. Je pense au contraire que c’est un marché qui se spécialise, pour couvrir plusieurs typologies de besoins chez les clients. La gamme de serveurs Lenovo est répartie en 3 familles.

La gamme ThinkSystem, rassemble des serveurs en format tour, ou rack de 0.5U à 8U, avec des configurations pouvant supporter jusqu’à 8 cartes CPU ou GPU, ou bien disposant d’un grand espace mémoire pour satisfaire des applications in-memory.

La gamme ThinkAgile est conçue pour l’hyperconvergence et le cloud, avec des offres certifiées pour Nutanix, VMware ou Microsoft, ce qui nous apporte une approche technologiquement agnostique pour proposer la solution la mieux adaptée au besoin ou à l’existant du client. Une bonne part de nos ventes d’infrastructure est réalisée avec les solutions d’hyperconvergence.

Et la troisième famille, ce sont les serveurs Edge ?
Tout à fait, la gamme ThinkEdge, lancée en 2018 avec une première machine d’une taille équivalente à celle d’une ramette de papier A4, dans laquelle on peut mettre une carte GPU, avec des mécanismes d’activation et de désactivation. Comme les machines Edge ont plutôt une vocation à être en dehors du datacenter, elles peuvent être accessibles à un large public, il faut donc les protéger. Si quelqu’un arrache la machine ou le capot, l’accès aux données est automatiquement verrouillé et la machine se désactive. Ces machines Edge sont durcies, elles peuvent fonctionner dans un environnement poussiéreux, ou sous des températures extrêmes allant de -20°C à +55°C !
Les machines Edge ont une connectivité plus importante que sur un serveur rack, avec notamment des connexions sans fil 3G ou 4G, WiFi qu’on ne retrouve pas fréquemment sur un serveur classique.

Si l’on considère que 40% du traitement des données à horizon 2025 ou 2026 se fera hors datacenter, on imagine la croissance du marché des machines Edge, utilisées aussi bien pour des besoins d’IoT que d’IA. Il faut traiter la data au plus près de l’endroit où elle est générée. Par exemple, si on fait de l’analyse d’images vidéo, autant faire l’analyse IA en local près des caméras, ce qui évite de remontrer la totalité du flux de données temps réel vers un datacenter ou vers le cloud

Comment concilier course à la puissance et réduction de climatisation ?
On se rend bien compte que les GPU, les processeurs, les barrettes mémoires, les différentes cartes provoquent une dissipation calorifique de plus en plus difficile à évacuer au moyen de seuls ventilateurs. Avec des processeurs AMD ou INTEL, qui ne cessent de consommer toujours plus, sur des configurations bi ou même quadri-processeur, il faut apporter de plus en plus de froid.
Les solutions de Direct Water-Cooling Neptune™ permettent par exemple un refroidissement par porte à eau, ou par apport d’eau au plus près des composants dans les nœuds (serveurs), ou bien encore un refroidissement hybride air/eau. Et n’oublions pas que l’eau est 5000 fois plus efficace que l’air pour capter la chaleur et l’évacuer.

A horizon 2025, pour des CPU haut de gamme, environ 40% de la consommation d’énergie de la machine sera liée à l’alimentation des ventilateurs, qui devront tourner de plus en plus vite pour évacuer le surcroît d’air chaud. D’où la nécessité de refroidir les machines avec de l’eau non glacée, jusqu’à 40°C, et ainsi éliminer quasiment la totalité des climatiseurs dans un datacenter, réduire sa consommation d’énergie et son empreinte carbone.