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Interview du CTO : Vincent UNTZ

Observabilité, collecteur universel de données, IA générative... Où se situe Centreon sur ces sujets ?

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Vincent UNTZ a rejoint Centreon en 2023 pour prendre le poste de CTO, il dirige les équipes de R&D et est responsable de la stratégie technologique. Durant toute sa carrière, Vincent s’est fortement impliqué dans la communauté open source.


Centreon est réputée pour être une solution de supervision. Comment aidez-vous les DSI en quête d’observabilité de leur SI ?


Avec sa création il y a presque 20 ans, Centreon vient du monde de la supervision. Au fil des années, nous avons élargi le périmètre de notre offre pour aller vers plus de visualisation, plus de compréhension de ce que sont les besoins métier. Un des aspects qui nous différencie d’autres solutions purement Supervision, est que nous couvrons bien évidemment tous les composants d’une IT que je qualifierais de classique, avec les composants d’infrastructure, les applications, les middlewares, etc. ; mais nous pouvons aussi superviser des objets qui relèvent de l’OT, comme des éclairages, des machines-outils, des barrières automatiques, etc. Pour notre plateforme, gérer des composants IT et OT, c’est très similaire. De manière similaire, notre solution s’adapte à des architectures on-premises, dans le cloud, ou hybrides. Et donc nous apportons une brique de supervision qui offre une visibilité complète sur le SI, formant ainsi un composant essentiel dans le cadre d’une solution d’observabilité. 


Quelle est la capacité de Centreon d’être un collecteur universel de données ?


En premier lieu, nous disposons à ce jour d’une bibliothèque riche de plus de 700 connecteurs différents. Et chaque mois, nous en créons de nouveaux pour nous relier à un nouveau composant hardware ou à un nouveau logiciel. Ces nouveaux connecteurs sont ajoutés à la bibliothèque pour en faire profiter tous nos clients. Nous bénéficions aussi de contributions spontanées de la communauté open source qui viennent apporter des fonctionnalités nouvelles aux connecteurs existants, mais aussi développer des connecteurs vers de nouvelles sources de données.
Et toutes les données que nous collectons par nous-mêmes peuvent être partagées avec d’autres outils déjà existants dans le SI du client, comme une CMDB, un annuaire, etc. C’est en cela que notre solution fonctionne en symbiose avec l’existant de nos clients.


Centreon propose deux mises à jour annuelles de son logiciel, quelles étaient les principales avancées de la version 23.10 annoncée fin octobre 2023 ?


Il y a eu pas mal de choses, et je n’aurai pas le temps de tout détailler. Nous avons par exemple modernisé l’interface de nos tableaux de bord, qui sont plus flexibles, plus ergonomiques, plus faciles à configurer. Nous avons refondu notre outil Resource Status pour qu’il donne une vision plus synthétique sur une seule page d’écran de ce qui nécessitait auparavant de parcourir plusieurs vues. 
Nous avons également bien progressé sur la deuxième génération de nos API utilisant le standard REST. Ainsi un utilisateur pour automatiser des tâches de configuration et de gestion avancées d’accès à distance de la plateforme. 
Et pour terminer sur les avancées majeures, Centreon intègre la compatibilité avec les Raspberry Pi, ce qui ouvre le champ des possibles pour une supervision d’objets disséminés dans des ateliers, des entrepôts, des aéroports, et tout un tas d’autres lieux où l’on va pouvoir plus facilement installer un Raspberry qu’un serveur.


L’IA entre en phase opérationnelle dans les entreprises. Quel rôle peut jouer Centreon dans l’IAOps ?


Centreon n’a pas attendu la mode récente de l’IA pour faire de l’AIOps. Je veux citer deux exemples d’outils déjà disponibles. Le premier détecte des anomalies : lors de la collecte des données, il va identifier les mesures atypiques, et peut créer une alerte en conséquence. Cela s’appuie sur un modèle d’IA qui est entrainé pour reconnaitre des seuils, toujours différents selon le contexte de l’opération supervisée. 
Le deuxième exemple est la prévision de l’arrivée d’un dépassement de capacité. En surveillant les taux d’utilisation de telle ou telle ressource, la fréquence d’atteinte même temporaire de certains seuils intermédiaires, l’outil utilise des modèles d’IA pour maintenir à jour une estimation précise de la date de saturation de la ressource. L’entreprise peut alors engager en amont les processus de mise à jour, d’upgrade ou de remplacement de la ressource.


Qu’est-ce que l’IA Générative peut apporter à Centreon ?


Nos équipes R&D travaillent activement sur le sujet de l’IA Générative. Avec toutes les données dont dispose la plateforme Centreon, les modèles LLM vont apporter une réelle valeur ajoutée en rendant plus accessible à tout un chacun la compréhension de tel ou tel événement, de telle ou telle métrique.
En outre, on peut imaginer qu’un opérateur posera demain une question en langage naturel à l’outil Centreon, et qu’une IA générative va la traduire en une suite de commandes précises que l’opérateur ne maîtrise pas forcément. En étendant cet exemple aux commandes vocales, plus besoin d’être derrière une console, tout pourra se faire depuis un smartphone, par un collaborateur sur le terrain.
 

Quelles évolutions technologiques influeront-elles sur le futur de votre solution ? 


Outre l’IA, nos équipes R&D travaillent notamment sur l’utilisation d’OpenTelemetry pour la gestion des données, les collecter, les traiter et les exporter.  C’est un changement de paradigme majeur car avec OpenTelemetry, Centreon va pouvoir recevoir des données de manière passive et non aller les chercher de manière active, facilitant l’intégration au SI. Un autre sujet prometteur est le Numérique Responsable, ou le Green IT : avec toutes les données disponibles sur la plateforme Centreon, nous avons les moyens d’analyser celles-ci sous l’angle de la consommation énergétique et d’effectuer des recommandations pour améliorer l’empreinte environnementale. A l’heure des engagements RSE, c’est un besoin de plus en plus fort dans toutes les entreprises et organisations publiques.