Interview du CEO
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C’est vrai, EPITECH m’a donné une formation technique qui me reste toujours utile dans mes fonctions de CEO. A mes débuts chez Centreon, j’ai d’abord été CTO pendant une douzaine d’années, et cela fait 5 ans que j’ai repris la direction générale de l’entreprise. La technologie reste toujours mon péché mignon, et j’adore échanger avec mon CTO, ou mon CPO sur des sujets parfois pointus !
J’ai remarqué que pour les investisseurs, mais aussi chez certains clients, c’était un point important d’avoir un CEO qui comprenne parfaitement les enjeux et les besoins du client, ainsi que la technologie qui va permettre de les résoudre.
Après avoir développé du code pendant des années, maintenant je développe l’entreprise, c’est tout aussi passionnant de mettre en musique la structure et la stratégie qu’on a imaginées, et d'en voir les résultats. Certes, il faut presque se réinventer tous les jours, se bagarrer parfois, mais le jeu en vaut la chandelle.
Pendant mes études, j’ai travaillé pour un établissement bancaire qui rencontrait des problématiques de production informatique, et devait faire face à beaucoup d’indisponibilités des systèmes et des logiciels. J’ai mis en œuvre notre module développé en open source pour faire de la supervision, et je me suis rendu compte de la puissance de ce type d’outils. A cette époque, il y avait peu de produits sur le marché, si ce n’est des produits souvent chers, propriétaires et très peu ergonomiques. Il y avait un créneau à prendre en proposant une simplification de la supervision, une approche moins chère, plus ergonomique, et surfer sur la tendance Open Source qui commençait à se populariser. Suite aux bons retours obtenus sur les forums et les plateformes sur lesquels nous avions présenté notre projet, tout s'est accéléré assez rapidement et on s’est tout de suite lancés dans l’aventure de l’entreprenariat. Pendant longtemps, on n’a développé qu’en open source. Maintenant nous avons des modules supplémentaires qui viennent compléter notre plateforme open source, ce qui amène de la valeur à notre produit,et d’autres sources de revenus à l’entreprise.
Il y a 5 valeurs sur lesquelles nous communiquons beaucoup, aussi bien en interne qu’en externe :
J’oserai répondre que je suis très satisfait. Au début, nous avons passé beaucoup de temps à développer la technologie, et aujourd’hui notre solution est reconnue sur le marché. Nous n’avons pas eu recours à des levées de fonds pour accélérer notre croissance, qui est de l’ordre de 25% par an. Aujourd’hui nous réalisons 27% de notre chiffre d’affaires à l’international, et 40% via des partenaires. Donc oui, nous sommes non seulement satisfait mais également très fiers.
Pour moi, nous avons 3 différenciateurs clé : une solution qui donne une visibilité totale sur l’IT et l’OT, avec une souplesse de déploiement on-premise et dans le cloud unique. Ensuite, une offre qui permet l’alignement entre IT et Business, et qui ne se limite donc pas à identifier des problèmes informatiques, Centreon, permet de comprendre l'impact opérationnel et business de tels dysfonctionnements. Et enfin, nous avons la plateforme la plus ouverte du marché; avec 700 connecteurs prêts à l’emploi, on peut quasiment tout superviser, très rapidement. Et si jamais il faut développer un connecteur supplémentaire, c’est l’affaire de 2 ou 3 jours.
Ce qui fait notre force c’est le mindset Open Source de nos équipes, et la collaboration avec notre écosystème, nos partenaires et notre communauté de 250.000 utilisateurs.
Je vois 3 grands axes de croissance. Tout d’abord les partenariats. Poursuivre notre développement à l’international en recrutant de nouveaux partenaires revendeurs, distributeurs, intégrateurs et MSP (Managed Service Providers), pour être au plus proche de nos clients et utilisateurs. Une autre direction importante inclut les partenariats technologiques avec les Cloud providers par exemple. Pour n’en citer qu’un, notre solution sera tout prochainement disponible sur la marketplace d’AWS.
Le deuxième axe est de nous développer via le Cloud. En plus de l’On-Premise, notre solution est également disponible dans le Cloud en mode SaaS depuis 2023. En 2024 et au-delà, notre offre SaaS va nous permettre d’aller chercher des clients et des marchés différents, notamment à l'international. Nous estimons que d’ici 3 ou 4 ans, 50% des revenus logiciels seront faits sur cette offre SaaS.
Et puis, bien sûr, il y a l’IA, notamment générative, qui va permettre à Centreon de renforcer la productivité des utilisateurs et proposer une aide précieuse à la décision et à l’action. Les algorithmes vont apprendre à positionner des seuils de supervision en temps réel, et à proposer des actions correctrices en cas de dysfonctionnement ou de baisse des performances. L'IA va aussi aider nos utilisateurs sur l’aspect Green IT de plus en plus demandé par les clients. Centreon sera en mesure de fournir des estimations précises de l’empreinte environnementale du SI, et surtout de donner des directions pour diminuer son empreinte carbone. Nous allons enfin entrer dans l’ère du GreenFinOps !
Julien MATHIS, co-fondateur et CEO de Centreon dirige la stratégie de développement de l’entreprise sur les marchés en Europe. Il nous explique pourquoi il a choisi le métier d’entrepreneur, quelles sont les valeurs cardinales de Centron et comment il voit le futur de l’entreprise...
Julien, quel été votre parcours professionnel ?
En réalité, Centreon a été ma toute première, et donc ma seule expérience professionnelle jusqu'à aujourd'hui! Tout a commencé à la fin de mes études d'ingénieur à l’EPITECH, ou j’ai mené un projet de fin d’études où nous avions choisi de développer une interface graphique pour piloter l’outil de supervision Nagios, le tout en Open Source. Nous avons ensuite mis notre logiciel sur des forums d’utilisateurs, et nous avons très rapidement constaté l’intérêt suscité par notre réalisation qui simplifiait grandement l'utilisation de la supervision au sein des entreprises. Nous avons ensuite créé la société Centreon autour de ce projet Open Source à la rentrée 2005, juste après avoir obtenu notre diplôme !
Vous avez donc suivi un cursus plutôt technique, mais qui vous a mené au poste de CEO…
C’est vrai, EPITECH m’a donné une formation technique qui me reste toujours utile dans mes fonctions de CEO. A mes débuts chez Centreon, j’ai d’abord été CTO pendant une douzaine d’années, et cela fait 5 ans que j’ai repris la direction générale de l’entreprise. La technologie reste toujours mon péché mignon, et j’adore échanger avec mon CTO, ou mon CPO sur des sujets parfois pointus !J’ai remarqué que pour les investisseurs, mais aussi chez certains clients, c’était un point important d’avoir un CEO qui comprenne parfaitement les enjeux et les besoins du client, ainsi que la technologie qui va permettre de les résoudre.
Après avoir développé du code pendant des années, maintenant je développe l’entreprise, c’est tout aussi passionnant de mettre en musique la structure et la stratégie qu’on a imaginées, et d'en voir les résultats. Certes, il faut presque se réinventer tous les jours, se bagarrer parfois, mais le jeu en vaut la chandelle.
Pourquoi vous être lancé dans la création d’entreprise aussi vite ?
Pendant mes études, j’ai travaillé pour un établissement bancaire qui rencontrait des problématiques de production informatique, et devait faire face à beaucoup d’indisponibilités des systèmes et des logiciels. J’ai mis en œuvre notre module développé en open source pour faire de la supervision, et je me suis rendu compte de la puissance de ce type d’outils. A cette époque, il y avait peu de produits sur le marché, si ce n’est des produits souvent chers, propriétaires et très peu ergonomiques. Il y avait un créneau à prendre en proposant une simplification de la supervision, une approche moins chère, plus ergonomique, et surfer sur la tendance Open Source qui commençait à se populariser. Suite aux bons retours obtenus sur les forums et les plateformes sur lesquels nous avions présenté notre projet, tout s'est accéléré assez rapidement et on s’est tout de suite lancés dans l’aventure de l’entreprenariat. Pendant longtemps, on n’a développé qu’en open source. Maintenant nous avons des modules supplémentaires qui viennent compléter notre plateforme open source, ce qui amène de la valeur à notre produit,et d’autres sources de revenus à l’entreprise.
Quelles sont les valeurs cardinales que vous défendez pour Centreon ?
Il y a 5 valeurs sur lesquelles nous communiquons beaucoup, aussi bien en interne qu’en externe :
- Customer first : dans une entreprise relativement jeune, financée sur des fonds propres, on doit être proche de nos clients. Des clients satisfaits se transforment souvent en promoteurs ardents de notre solution,
- Take responsability : nous ne sommes pas structurés comme des grands groupes, nous encourageons les gens à prendre des responsabilités, s’emparer de sujets, trouver des idées. Avec de l’audace et de l’huile de coude, on arrive souvent à faire des miracles !
- Innovate for simplicity : depuis le premier jour, notre différenciateur c’est la simplicité de notre solution. Comme disait Léonard de Vinci : « la simplicité est la sophistication suprême »,
- Teamwork for success : avec maintenant un effectif de 150 personnes, Centreon est une grande famille, nous poussons nos collaborateurs à travailler ensemble, c’est notre ADN,
- Work and Play : il faut savoir valoriser les succès personnels ou des équipes, c’est encore plus vrai après les longs mois de confinement. Je tiens à rassembler les collaborateurs une fois par mois en présentiel pour nous voir tous et partager un moment d’échange et de convivialité.
Etes-vous satisfait du chemin parcouru ?
J’oserai répondre que je suis très satisfait. Au début, nous avons passé beaucoup de temps à développer la technologie, et aujourd’hui notre solution est reconnue sur le marché. Nous n’avons pas eu recours à des levées de fonds pour accélérer notre croissance, qui est de l’ordre de 25% par an. Aujourd’hui nous réalisons 27% de notre chiffre d’affaires à l’international, et 40% via des partenaires. Donc oui, nous sommes non seulement satisfait mais également très fiers.
Qu’est-ce qui fait la différence de Centreon sur un marché assez concurrentiel ?
Pour moi, nous avons 3 différenciateurs clé : une solution qui donne une visibilité totale sur l’IT et l’OT, avec une souplesse de déploiement on-premise et dans le cloud unique. Ensuite, une offre qui permet l’alignement entre IT et Business, et qui ne se limite donc pas à identifier des problèmes informatiques, Centreon, permet de comprendre l'impact opérationnel et business de tels dysfonctionnements. Et enfin, nous avons la plateforme la plus ouverte du marché; avec 700 connecteurs prêts à l’emploi, on peut quasiment tout superviser, très rapidement. Et si jamais il faut développer un connecteur supplémentaire, c’est l’affaire de 2 ou 3 jours. Ce qui fait notre force c’est le mindset Open Source de nos équipes, et la collaboration avec notre écosystème, nos partenaires et notre communauté de 250.000 utilisateurs.
Comment voyez-vous Centreon d’ici 3 ans ?
Je vois 3 grands axes de croissance. Tout d’abord les partenariats. Poursuivre notre développement à l’international en recrutant de nouveaux partenaires revendeurs, distributeurs, intégrateurs et MSP (Managed Service Providers), pour être au plus proche de nos clients et utilisateurs. Une autre direction importante inclut les partenariats technologiques avec les Cloud providers par exemple. Pour n’en citer qu’un, notre solution sera tout prochainement disponible sur la marketplace d’AWS. Le deuxième axe est de nous développer via le Cloud. En plus de l’On-Premise, notre solution est également disponible dans le Cloud en mode SaaS depuis 2023. En 2024 et au-delà, notre offre SaaS va nous permettre d’aller chercher des clients et des marchés différents, notamment à l'international. Nous estimons que d’ici 3 ou 4 ans, 50% des revenus logiciels seront faits sur cette offre SaaS.
Et puis, bien sûr, il y a l’IA, notamment générative, qui va permettre à Centreon de renforcer la productivité des utilisateurs et proposer une aide précieuse à la décision et à l’action. Les algorithmes vont apprendre à positionner des seuils de supervision en temps réel, et à proposer des actions correctrices en cas de dysfonctionnement ou de baisse des performances. L'IA va aussi aider nos utilisateurs sur l’aspect Green IT de plus en plus demandé par les clients. Centreon sera en mesure de fournir des estimations précises de l’empreinte environnementale du SI, et surtout de donner des directions pour diminuer son empreinte carbone. Nous allons enfin entrer dans l’ère du GreenFinOps !