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Quoi de neuf dans la Silicon Valley ?

La tech en 2023 : une meilleure année que l'année horribilis 2022
par Georges Nahon

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2022 a été une année chaotique et de déclin pour la tech numérique aux USA notamment sur les marchés financiers, et on aborde 2023 avec incertitude et prudence. Certains domaines suscitent cependant beaucoup d'intérêt et peuvent provoquer une nouvelle croissance et même une certaine exubérance.
Les thèmes du retour au bureau post covid, des licenciements dans la tech, de la règlementation des Bigtech et des cryptos aux USA, de la conception de circuits intégrés à la demande et de la compétition technologique entre les USA et la Chine continueront d'occuper le terrain en 2023.
On peut s'attendre à une augmentation substantielle de l'intérêt pour l'IA et l'IA générative en particulier et un déclin des cryptos/Web3 avec des soubresauts autour des métavers.
Les marchés financiers ont puni la Tech en 2022 mais peuvent reprendre du poil de la bête à la fin de T1 2023
Neuf des onze secteurs ont terminé 2022 dans le rouge. Il y a eu en effet de fortes baisses des cours des actions et des valorisations des sociétés de la tech numérique aux USA.
Les trois principaux indices boursiers américains ont connu leur pire année depuis 2008 et ont mis fin à une croissance de trois ans. Le Dow Jones a baissé denviron 8,8%. Le S&P 500 a chuté de 19,4%, (mais il y a eu une reprise de ces deux indices au T3 de 2022) mais c'est surtout le Nasdaq des valeurs technologique qui a chuté de 33,1%.
Le marché des introductions en bourse est quasiment fermé – le produit des nouvelles IPOs a été en baisse de 97 % en 2022.
Des taux intérêts nuls pendant une décennie ont permis à des bulles spéculatives de se développer dans toute l’économie. Et le temps de la déflation et des corrections est arrivé brutalement.
 
Un contexte international défavorable mais 2023 peut apporter de bonnes surprises
 
L’économie ralentit, linflation augmente ainsi que les taux dintérêt. Le monde est dans linstabilité. La guerre en Ukraine pourrait s’étendre y-compris à des pays de lOTAN. En Asie la situation est tendue entre la Chine et Taiwan. Et entre la Chine et les Etats-Unis. On peut se dire qu'au moindre signe d'un arrêt de la guerre en Ukraine, même avec un vrai cessez le feu et une paix froide, les marchés financiers repartiront (brutalement) à la hausse et en particulier pour les valeurs de la tech qui ont beaucoup baissé en 2022. Beaucoup d'argent est prêt à s'investir.
 
Les investisseurs dans la tech sont beaucoup moins actifs mais il y a des signes positifs
 
Lenvironnement macro-économique impacte négativement les valorisations et laccès aux capitaux. Il reste que beaucoup dargent est disponible et prêt à sinvestir mais avec plus de discipline après les années focalisées sur la croissance à tout prix.
Les investissements dans les jeunes startups ont baissé en 2022 et seront moindres en 2023. On attendra delles des projets plus pointus mais moins futuristes et des modèles économiques plus efficients avec un focus sur la rentabilité plus que sur les taux de croissance.
Lespérance de vie des startups devrait diminuer car elles seront soutenues moins longtemps financièrement par leurs investisseurs en l'absence de résultats clairs.
Mais il y a toujours de l'intérêt pour les startups dans les secteurs du cloud, de la sécurité et de la santé numérique par exemple. Mais même les investissements dans le cloud ont ralenti.
Les domaines technologiques qui ont dominé médiatiquement (et financièrement) 2022 sont les cryptos et lIA. En 2023, l'IA va dominer largement avec un développement très rapide de ses performances et de ses utilisations. Le Web3 et les cryptos peuvent stagner ou même décliner pendant la première moitié de 2023.
 
La réglementation des Tech aux USA peut gêner la croissance du secteur
 
Le président Joe Biden n'a pas masqué son intention de règlementer sérieusement la tech américaine qui utilise les données des citoyens. Il écrivait le 11 janvier 2022 dans le Wall Street Journal :
"Les risques que posent les Big Tech pour les Américains ordinaires sont clairs. Je minquiète de la façon dont certains acteurs de lindustrie collectent, partagent et exploitent nos données les plus personnelles, en aggravant lextrémisme et la polarisation dans notre pays, ils font basculer les règles du jeu de notre économie, violent les droits civils des femmes et des minorités et mettent même nos enfants en danger Jexhorte les démocrates et les républicains à sunir pour adopter une législation bipartite forte afin de rendre les géants de la technologie responsables…
Il a également appelé à une réforme de larticle 230 du Communications Decency Act pour forcer les entreprises de technologie à "assumer la responsabilité du contenu quelles diffusent et des algorithmes quelles utilisent."
 
Les cryptos et le Web 3 en déclin
 
Ce domaine chahuté par les corrections sévères des marchés financiers en 2022 suscite moins l'engouement des entrepreneurs, des investisseurs et des médias. Les spéculateurs ont eu trop de déconvenues. Meta (ex Facebook) grand promoteur du Web3 et des tavers a rencontré de grosses difficultés et a dû revoir ses plans à la baisse en licenciant subitement 11 000 personnes. Son PDG est critiqué pour avoir investi beaucoup trop dans le Web3 avec des résultats intangibles pour le moment. Mais ce n'est pas mort pour autant.
En 2023 on parle de la sortie par Apple d'un casque de VR/AR (mais plutôt AR) dans la gamme des 3000 $ qui pourrait être trop onéreux. Mais Apple peut apporter des surprises intéressantes. Il reste que le marché est sceptique sur les prouesses potentielles d'un monde virtuel même en 3D. Sauf pour des applications très spécialisées dans certains secteurs d'activité. On se souvient de l'échec du métavers Second Life dans les années 2003 à 2005 qui pourtant existe toujours ! Il a 70 millions d'utilisateurs actifs. Il est visité par 200 000 utilisateurs par jour en moyenne. Mais la tendance est déclinante.
Par ailleurs, pour ce qui est du Web3 et des cryptos, les thèmes de la transformation du réseau blockchain Ethereum et des tentatives de règlementation du secteur crypto aux USA ont dominé l'actualité et se poursuivront en 2023.
En effet, le secteur et bitcoin ont subi des critiques véhémentes de nombreux acteurs dont des gouvernements. Aux USA, la maison blanche a publié sur le sujet un rapport en septembre 2022 qui exhorte les sociétés crypto minières américaines à utiliser de l’énergie propre (moins d'Energie et plus consommation plus efficace).
Les cryptos ont connu une très mauvaise année 2022 avec, en final, la faillite gigantesque de FTX, une plateforme majeure d'échange de cryptomonnaies qui valait 32 Md$. Le traumatisme FTX a provoqué un effet domino sur les autres plateformes de cryptos qui se poursuivra en 2023.
En 2022 le cours de bitcoin a chuté de 60% et celui d'Ether de 64% en 2022. Certains experts pensent que le caractère cyclique des cryptos fait que les cours repartiront à la hausse quand ils auront atteint la moitié de leur dernière valeur maximale. Mais cela reste un domaine très spéculatif, ce qui obscurcit le paysage des cryptos avec peut-être comme exception les jetons non fongibles (NFT) dans le domaine des œuvres d'art.
L'amélioration de la blockchain Ethereum effectuée fin 2022 pour fonctionner en consommant énormément moins d'énergie peut ouvrir la voie en 2023 à une nouvelle vague d'applications autour de blockchain en baissant le ticket d'entrée et les couts d'exploitation.
 
L'irrésistible ascension de l'intelligence artificielle générative
 
On retrouvera l'IA surtout dans le sillage du succès des LLM (grands modèles de langage) et l'intelligence générative comme chatGPT et ses cousins dont DALL-E ("dali") qui ont inondé les médias en décembre 2022 et janvier 2023. Ce service d'IA conversationnel époustouflant est basé sur la version GPT-3.5 (un modèle de langage) de la société OpenAI lancé en mai 2020. La version suivante GPT-4 prévue pour 2023 s'annonce décoiffante.
La société OpenAI de San Francisco est valorisée en janvier 2023 à 29 Md$ avec des revenus minuscules pour le moment. On en parle surement un peu abusivement comme le nouveau Google. L'enthousiasme pour ce domaine est en croissance forte.
Le génie de l'IA est sorti de sa bouteille
L'IA s'est démocratisé massivement en 2022 et continuera dans cette direction en 2023.
Une nouvelle génération de modèles dintelligence artificielle peut produire des images à la demande sur la base dune requête sous forme de texte comme cest le cas avec DALL-E (prononcer dali comme Salvatore) en janvier 2021. Un an plus tard il a été complété par DALL.E2. Il peut combiner des concepts, des attributs et des styles. Cest une évolution et un progrès par rapport aux générations précédentes comme le modèle de langage GPT-3 qui peut créer à la demande des contenus écrits comme sils étaient rédigés par des humains.
DALL.E 2 peut créer des images de choses existantes et reconnaissables ou dobjets totalement inexistants dans la réalité. On peut transcrire sa pensée en images par exemple uniquement par une description textuelle.
Il y a dautres modèles analogues comme Midjourney et Stable Diffusion.
L’étendue des usages possibles de ces outils dans de nombreux domaines allant de la création artistique, de la publicité au marketing est importante et peut transformer des métiers.
L'ouverture au grand public de l'IA par chatGPT en décembre 2022 est un évènement majeur. Soudainement des millions de personnes se sont mises à "jouer" avec ce nouveau système un peu magique. Comme la découverte du web par les moteurs de recherche au milieu des années 90.
IA, éthique et droits dauteurs
Plusieurs développements ont soulevé des questions sur lencadrement de ces systèmes dapprentissage automatique.
DALL-E 2 et les autres modèles comme Imagen de Google permettent de produire dune façon inédite du contenu créatif avec des conséquences nouvelles sur les questions des droits dauteur et de la propriété intellectuelle.
La question se pose déjà de savoir à qui appartiennent les droits dune œuvre créée par ces modèles dIA. Le créatif qui pilote le système est-il propriétaire des droits ou bien est-ce lIA ? Mais plusieurs organismes américains européens de brevets considèrent actuellement que seules les "personnes physiques" ont actuellement le droit d'obtenir un brevet…Les règles seront vraisemblablement amenées à être aménagées.
Mais faut reconnaitre que lartiste ou le créatif peut honnêtement se servir des résultats de l'IA pour améliorer son inspiration et son processus créatif et déboucher ainsi sur quelque chose de diffèrent de la création produite par lIA.
L'idée de créer un système qui inclura des filigranes dans les productions faites par l'IA fait son chemin. Déjà des sociétés mettent au point des détecteurs de textes artificiels notamment dans le cadre de l'enseignement par exemple. Les grands modèles de langage eux-mêmes peuvent également être utilisés pour détecter des textes générés par un IA.
 
Fabriquez votre propre silicium (Build your own silicon)
 
Avec un nouveau programme de Google, les développeurs pourront désormais concevoir, tester leurs circuits intégrés et les faire fabriquer (gratuitement) grâce à des outils open source. Google a fait un partenariat avec GlobalFoundries (GF), SkyWater Technology foundry et Efabless
Lobjectif est de développer un processus de fabrication de semi-conducteurs entièrement open-source. Lidée de circuits intégrés en open source peut être comparée à Linux.
Cest une étape après le développement (en closed-source) par Google de ses propres processeurs pour l'IA comme le Tensor.
Google est déjà un supporter de RISC-V qui est une architecture open-source de processeurs concurrente de celles d'Intel ou de ARM.
Build Your Own Silicon peut accélérer la personnalisation à la demande de circuits intégrés.
Et pour Google cela étend son vivier de développeurs et de concepteurs de ces circuits. Le développement de l'IA qui repousse continuellement leurs limites profite à ces nouveaux circuits intégrés.
 
Retour au bureau
 
Dans le contexte de la pandémie et de la grande démission (great resignation) des employés aux USA, la question du retour au bureau post COVID continue de susciter de nombreux débats.
Mark Zuckerberg, directeur général de Meta, a par exemple déclaré quil était daccord avec "lauto-choix" des employés de ne pas rester dans lentreprise sils choisissaient "un nouveau rythme de travail." 
Le PDG de Goldman Sachs, David Solomon, qualifie le travail à distance d"aberration".
Celui de JPMorgan, Jamie Dimon, a déclaré que le retour au bureau contribuerait à améliorer la diversité. Des recherches montreraient que lamélioration de la diversité stimule à la fois la prise de décision et la performance financière.
Le nouveau patron de Tesla, Elon Musk, a ordonné au personnel de retourner au bureau à temps plein. "Les personnes qui ne sont pas disposées à respecter les nouvelles règles peuvent faire semblant de travailler [mais] ailleurs… Tout le monde chez Tesla est tenu de passer un minimum de 40 heures au bureau par semaine… Si vous ne vous présentez pas, nous supposerons que vous avez démissionné."
Il met notamment en cause le "présentésime numérique". Cest-à-dire quand les collaborateurs à la maison font de la présence artificielle en ligne pour signaler qu'ils travaillent.
Les collaborateurs perdraient ainsi 67 minutes supplémentaires en ligne chaque jour en raison des pressions du "présentéisme numérique". (Source : Qatalog and GitLab )
Et le PDG de Disney demande également aux employés de retourner au bureau quatre jours par semaine dès mars 2023. « Dans une entreprise créative comme la nôtre, rien ne peut remplacer la capacité de se connecter, dobserver et de créer avec des pairs [ce qui découle du fait d’être physiquement ensemble], ni la possibilité de se développer professionnellement en apprenant des leaders et des mentors ».
La rébellion contre le retour au bureau devient sérieuse. Les entreprises qui demandent le retour total au bureau de leurs employés essuient souvent des réactions de rejet. Elles pourraient mener une bataille perdue davance dans le contexte actuel tendu du marché du travail aux USA où il est difficile de recruter dans de nombreux secteurs, mais les licenciements massifs dans la tech et la Silicon Valley affaiblissent les anti-bureaux. Pour le moment.
 
Licenciements dans la tech aux USA
 
En 2022, plus de 90 000 employés du secteur technologique américain ont été licenciés par les entreprises comme Meta (ex-Facebook), Cisco, Amazon, Salesforce, Goldman Sachs, Airtable, Adobe, Morgan Stanley, Buzzfeed, DoorDash, Roku, et Asana. Au niveau mondial, le nombre de licenciements dans ce secteur dépasse 150 000 dont 18 000 à Amazon et 11 000 à Meta,, ce qui est plus élevé que les chiffres de 2021 et 2020 combinés.
me Alphabet (ex-Google) a procédé à quelques licenciements dans ses filiales se santé et de robotique Healthcare (200 personnes) et Robotics Arms (40 personnes). "Cette décision a été prise à la lumière des changements dans l’établissement des priorités et des orientations stratégiques à long terme. Cela permettra de continuer à allouer des ressources à nos initiatives les plus prioritaires."
La surchauffe dans les recrutements dans la tech était basée sur l'idée que la croissance rapide durant la pandémie allait continuer. Cela n'a pas été le cas. Le marché de l'emploi dans la tech aux USA reprendra des couleurs en 2023 mais cela prendra surement plus de temps qu'espéré. Peut-être même que rien ne sera palpable avant le T3 ou S2 2023.
 
Compétition technologique entre les USA et la Chine
 
L'Amérique pourrait-elle perdre son leadership technologique face à la Chine notamment dans le domaine de l'IA, de la 5G et des circuits intégrés en silicium ? La question a été très sérieusement adressée par une commission d'étude gouvernementale codirigée par l'ancien patron de Google qui a produit un rapport avec ses recommandations.
Les États-Unis doivent en effet faire face à une concurrence avec la Chine avec des enjeux élevés de domination dans la prochaine vague dinnovation technologique et de recherche scientifique.
Dans le domaine des semiconducteurs, selon Reuters, le plan féderal CHIPS (Creating Helpful Incentives to Produce Semiconductors) vise à protéger l'industrie des semi-conducteurs des Etats-Unis de la concurrence de la Chine. Il comprend des mesures telles qu'une interdiction d'exporter des équipements de fabrication de puces vers les usines chinoises qui produisent des semi-conducteurs avancés avec des procédés inférieurs à 14 nanomètres, sauf si les vendeurs obtiennent des licences du département du Commerce. De plus, des entreprises telles que Nvidia et Advanced Micro Devices (AMD) ont été invitées à arrêter d'envoyer certaines puces utilisées pour l'IA en Chine à moins qu'elles n'obtiennent des licences.
 
Le plan CHIPS de renaissance de l'industrie des semiconducteurs aux USA
 
Pendant l'été 2022, avec le CHIPS and Science Act, le gouvernement américain sest engagé à fournir un très gros soutien à lindustrie des circuits intégrés.
CHIPS prévoit plus de 52 milliards de dollars en subventions et autres incitations pour les entreprises américaines produisant des puces informatiques aux USA, ainsi que des milliards de dollars supplémentaires en crédits dimpôt de 25% pour encourager les investissements dans la fabrication de puces aux USA. CHIPS fournit également 200 milliards de $ sur dix ans pour financer la recherche et le développement scientifiques et pour stimuler linnovation et le développement dautres technologies américaines.
Il y a déjà quelques résultats positifs par exemple la décision dIntel dinvestir dans son premier nouveau site de fabrication américain depuis 40 ans. Quatre autres fabricants de semi-conducteurs Samsung, GlobalFoundries TSMC et Texas Instruments ont également annoncé leur intention de créer de nouvelles usines de circuits intégrés aux États-Unis
Par ailleurs, Apple continue dans sa stratégie d'intégration des compétences ("full stack") dans les circuits intégrés (Apple Silicon) et le matériel. Il se dit qu'Apple prévoirait en effet de commencer à utiliser ses propres écrans personnalisés dans les appareils mobiles dès 2024 pour réduire sa dépendance à l’égard de partenaires technologiques tels que Samsung et LG et dapporter plus de composants en interne. Cela débuterait probablement avec l’écran des montres Apple.
 
Perspectives pour 2023
 
Le premier semestre de 2023 va être intéressant à observer de près aux USA pour ce qui est des tendances de la technologie numérique et de ses acteurs, Bigtech, startups, universités investisseurs et laboratoires de recherches. Sans oublier les réglementeurs.
Le marché des solutions pour entreprises ne peut, lui, que continuer à se développer notamment dans le domaine -mais pas seulement- de la sécurité, comme par exemple l'hyper-automation. A titre indicatif, lors d'une présentation de la dernière promotion de startups de l'incubateur Y-combinator dans la Silicon Valley, il est apparu les sociétés qui se spécialisent dans le marché entreprise représentaient le plus gros contingent avec 39% du lot. Les Fintech arrivent en seconde position et les outils de développements en troisième en doublant son score de l'an dernier. Des sociétés d'outils de programmation "no-code" continuent de se créer. Il  y a un intérêt important pour des systèmes de stockage de données qui permettent et prennent en charge lanalyse et la réaction aux données en temps réel,  le "real time data storage".
Et malgré la relative léthargie des investisseurs, paradoxalement, en 2022 les sociétés de capital-risque américaines ont levé un record de 162.8 milliards de dollars [qu'il faudra bien investir…].
Cette réserve de capital, la "poudre sèche" ou dry powder de 290 milliards de dollars de fonds non investis des sociétés de capital-risque va relancer le financement des startups
En l'absence d'un règlement de la guerre en Ukraine et de la résorption des pénuries de circuits intégrés, les marchés financiers seront prudents et sensibles à toute variation ou distorsion. Ainsi on sera moins à la recherche de la "grande prochaine nouveauté" ou Next Big Thing ni de la croissance à tout prix mais de la rentabilité rapide, de la maîtrise des coûts avec des produits et services innovants pour faire progresser les entreprises et les économies.
L'industrie du numérique a toujours été cyclique et évolue en zigzag. Ses coups d'accordéon du fait notamment de son "exubérance irrationnelle" et d'investissements spéculatifs excessifs par peur de rater le train d'innovations en route ont déjà été observés dans le passé. Et puis le calme est toujours revenu après la tempête. Et cette industrie rebondit rapidement car les besoins de ses produits et services ne font qu'augmenter. Et l'innovation ne s'arrête jamais. On peut s'attendre à un redémarrage substantiel de l'activité vers la mi-2023 selon plusieurs experts. Le pire est peut- être déjà derrière nous ou presque.
Ce qui est clair c'est que l'IA et ses grands modèles de langage LLM comme GPT-4 vont susciter beaucoup d'innovations et de vocations.

2023 sera l'année de lintelligence artificielle générative

Aucun domaine na suscité plus denthousiasme que lintelligence artificielle générative et en si peu de temps. Cela ressemble au boum de créativité et d'entreprenariat qui a suivi l'apparition de l'iPhone et des apps. Plus de 450 start-ups travaillent au début 2023 sur lIA générative.

IA et informatique

L'IA nécessite le traitement de grandes quantités de données non structurées, qui peuvent prendre diverses formes. Les bases de données non structurées, comme les images, la vidéo, l'audio et les données de comportements des utilisateurs, sont généralement mieux adaptées à des systèmes de stockage et de recherche de type non relationnel. Les systèmes de stockage non relationnels, tels que les bases de données vectorielles, permettent de stocker et de rechercher des données non structurées en utilisant des méthodes de recherche basées sur la similarité, plutôt que sur des correspondances exactes.
Pour gérer ces défis liés à l'extraction d'informations utiles à partir de ces données, les bases de données vectorielles sont en croissance et continueront de se développer dans les années à venir.
L'IA est désormais utilisée partout pour améliorer les logiciels existants. ChatGPT peut même écrire un logiciel et le réécrire dans un langage de programmation différent. Cependant nous ne sommes pas (encore) à un taux de réussite de 100% mais la contribution de l'IA peut faire gagner énormément de temps aux développeurs. Et leur donner des idées.
L'IA est devenue le fondement des systèmes de gestion des données et un élément clé pour toutes les activités et entreprises. Et elle constitue le domaine de croissance le plus important pour ce qui est de linvestissement dans les logiciels.
LIA as a service "IAaaS" va croitre en importance en 2023 et facilitera l'adoption de l'IA par les entreprises sans occasionner de grosses dépenses. Et l'IAaaS permettra des expérimentations rapides et peu onéreuses dans tous les rôles et activités dans l'entreprise.
Après le "logiciel qui mange le monde", l'IA est en train de dévorer le logiciel.
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Georges Nahon
Analyste, conseil et conférencier. Ex-DG d'Orange Silicon Valley.
NB: ce texte n'a pas été écrit par chatGPT
Janvier 2023
Sources: OpenAI, Venture Beat, Bloomberg, Reuters, The New York Times, Fortune, The Wall Street Journal, The Atlantic, The Guardian, Foreign Affairs. Conversations avec plusieurs experts dans la Silicon Valley